Oh non, encore un édito en mode ravi de la crèche où l’on célèbre la joie comme une force de résistance ! Il est vrai que l’époque commence vraiment à faire penser à un cheval de bois aux dorures délavées, échoué sur un terrain vague. D’une crise à l’autre, notre monde ressemble de moins en moins aux rêves que nous avions lorsque nous étions enfants.
Il en va de même pour le service public de la culture et approximativement tous les autres services publics, tandis que dans certains territoires de notre pays, la chasse à celles et ceux qui créent des formes poétiques est désormais ouverte, sans ambiguïté. Un peu partout, des établissements culturels sont à bout de souffle et des équipes artistiques disparaissent. Bref, c’est pas franchement la fête et le moindre rayon de soleil est toujours bon à prendre.
Alors, pas question de passer à côté des joies que nous pouvons partager ensemble. Nous ne sommes pas candides, nous n’en avons plus l’âge, ni les moyens, mais nous voulons pourfendre le gris poisseux qui nous envahit. Alors, nous allons hisser la joie bien haut, comme une fierté ou un étendard. Nous désirons qu’elle se manifeste tout au long de cette saison que nous imaginons comme une fête lucide et haute en couleurs. Le regard fixé sur la ligne d’horizon, nous cherchons à inventer une potion d’allégresse avec des étincelles et des mélodies, avec des éclats de rire et des déferlements d’énergie pure, avec des paroles et des gestes, avec des histoires incroyablement vraies et des récits complètement foutraques.
Qui sait, tout cela est possiblement contagieux… Avec humilité et du fond du cœur, nous vous invitons à vous joindre à nous pour défier le pessimisme et partager une joie que nous voulons croire un heureux remède.